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Heureux qui comme Ulysse...
11 novembre 2010

LITTERATURE DE VOYAGE >< Jack Kerouac Sur la route

DSCF3036Un nom qui sonne breton (isn'it?!) mais une icône américaine. Lu en août dernier sur une suggestion d'Anaïs (à côté de Nicolas Bouvier, le prochain sur ma liste).

La dernière phrase sonne comme un refrain, ou comme une formule magique «[...] alors je pense à Dean Moriarty, je pense même au Vieux Dean Moriarty, le père que nous n'avons jamais trouvé, je pense à Dean Moriarty. »

Je les ai accompagné du 1er au 31 août, et chaque soir sans exception. Après une journée de boulot remonter en voiture avec eux. Parce qu'il y est beaucoup question de voiture, qqch de très américain en fait. Des caisses fantastiques, vrombissantes, conduites à toute vitesse par des cinglés traversant le pays d'est en ouest, d'ouest en est.

Pas de « flower power » mais une rudesse plutôt, de la crasse et des galères. Comme une énorme vague, une vitesse et une précipitation qui emportent. Enfin des passages fantastiques où il décrit le jazz, la musique, les corps en transe.

L'histoire est simple, mais ça touche du doigt un esprit, un appétit, une énergie, qui emportent. Le roman s'achève quand leurs road trip s'achève, quand la vie fait que, et quand Dean désapprend à parler...  mais pas de morale, pas de leçon à tirer.

C'est pour ça que la dernière phrase sonne comme un formule magique « Dean Moriarty » ce nom que l'on répète en soi-même au fil de la lecture si longtemps et qui nous accompagne, il devient synonyme de tout cela, de cette tempête que l'on a touché du doigt et qu'on garde pour nous. quelque part


Ainsi donc, en Amérique, quand le soleil descend, et que je suis assis près du fleuve sur le vieux quai démoli, contemplant au loin, très loin, le ciel au dessus du New Jersey, et que je sens tout ce pays brut rouler en bloc son étonnante panse géante jusqu'à la côte Ouest  et toute cette route qui y va, tout ces gens qui rêvent dans son immensité  -et, dans l'Iowa, je le sais, les enfants à présent doivent être en train de pleurer dans ce pays où on laisse les enfants pleurer, et cette nuit les étoiles seront en route et ne savez vous pas que Dieu c'est le Grand Ours et l'homme-orchestre? Et l'étoile du berger doit être en train de décliner et de répandre ses pâles rayons sur la prairie, elle qui vient juste avant la nuit complète qui bénit la terre, obscurcit tous les fleuves, décapite les pics et drape l'ultime rivage et personne, personne ne sait ce qui va arriver à qui que ce soit, n'étaient les mornes misères de l'âges qu'on prend – alors je pense à Dean Moriarty, je pense même au Vieux Dean Moriarty, le père que nous n'avons jamais trouvé, je pense à Dean Moriarty.

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